Publié : 31 mai 2012
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La pêche à pieds

En début d’après-midi, le ciel était nuageux et ponctué d’éclaircies.

Cette année, ce fut une pêche incroyable en quantité mais moins variée que les autres années : quelques oursins, des mollusques de toutes les formes , des crabes, des anémones... et surtout le vainqueur toute catégorie la crevette ! Je devrais plutôt dire LES CREVETTES. Nous avons dû limiter l’accès au seau pour cette catégorie, il faut dire qu’au bout d’une cinquantaine de crevettes ça commençait à faire beaucoup. On a frôlé l’extinction de l’espèce aux Sables d’Olonne….

Une raison à cela : nous étions à la pêche à pieds dans le premier tiers de la marée qui baissait, ce qui fait moins de rochers découverts que d’habitude. On a assisté donc au début au syndrome du périphérique aux heures de pointe autour des quelques mares découvertes un jour de coupe du monde (les CRIS de joie). Peu à peu nos chasseurs se sont dispersés au fur et à mesure du retrait de la marée.

Et là ce fut encore l’occasion de duels extraordinaires avec des moments incroyables de bravoure des deux côtés et surtout des cris de joie ou de désillusion. La spécialité qui fera donc notre renommée future : la chasse à la crevette.

En tout cas comme chaque année les techniques furent redoutables. Voici le hit parade :

1ère :la battue à 15, cela demande de la synchronisation, ce qui n’est pas évident vu le nombre de personnes autour d’une mare et surtout à cause de la petite taille de la mare

2ème : le cri qui tue : "Aaaaaaaaaaah, c’est quoi çaaaaaaaaaaaaa !" On ramasse ensuite tranquillement le pauvre crabe tétanisé qui n’ose plus bouger à cause du cri.

3ème : le spécial lucky luke, on pose son épuisette près de la cible et on relève d’un seul coup mais alors vraiment d’un seul coup ; inconvénient : on fait effectuer un triple saut périlleux à la malheureuse crevette qui passait innocemment par là et elle retombe... dans la mare

4ème : soulever les pierres comme Obélix et se mettre à deux pour coincer la petite bête. Pas mal mais elle s’échappe souvent pendant qu’on soulève la pierre ou quand on l’écarte on obtient un gros plouf et il n’y a plus rien dans la mare !

5ème : les baguettes chinoises . On essaie de saisir entre le pouce et l’index la crevette mais le résultat est aussi efficace que quand on essaie de manger avec les baguettes chinoises, ça glisse.

6ème : poser son épuisette dans la mare, l’oublier et espérer que le maître la récupérera plus tard et qu’une petite bête sera réfugiée à l’intérieur ( on dit bien "le hasard fait bien les choses !")

7ème : l’affût, on est immobile et on bondit tout à coup sur l’animal sans défense. Souvent on bondit un peu trop sur l’animal et....plouf, une crevette de plus dans la mare

8ème : supplier une crevette de se laisser attraper (« allez viens,….non,….qu’est-ce qu’elle fait….reviens)

la technique la plus efficace : le mur sablais ( on place son épuisette et on rabat la proie avec la main dans ce piège infernal )

Autre hit parade, celui de la créature qui a fait hurler les foules féminines : LE CRABE ! Mais après une formation accélérée chacun a appris à le saisir.

Quelques expressions entendues sur place : "Ouah, une réunion de bigorneaux ; aïe, lâche-moi le crabe, je t’ai rien fait ; Solo : aaaaaaaaaah ! Un craaaaaaaaabe ! ( en choeur : aaaaaaaah !aaaaaah !)." ; ouah il y a des milliers de crevettes dans cette mare...

Quelques uns ont vécu un moment tragique qui rappelle à la dure réalité de la vie :manger ou être mangé. Une ENORME crevette isolée après un combat acharné a rencontré les bras d’un autre prédateur : une anémone bien heureuse d’avoir pu engager de si bons rabatteurs.

Après l’effort, le réconfort ! De retour au centre un bon goûter a permis de reprendre des forces et se raconter ses histoires d’anciens combattants. Demain nous constituerons l’aquarium.

Retrouvez demain nos reporters sur le serveur. Zoé, Tissam, Holy, Pierre, Timothée et Aurore vous parleront de leur journée aux Sables d’Olonne. Au programme constitution de l’aquarium et visite de la tour d’Arundel.